le climat

 

La région de Forcalquier s'incorpore dans cet ensemble que le célèbre géographe Raoul Blanchard dénomme les Préalpes du Sud.

Insérée entre les chaînes du Luberon (1.100 m.), de Lure (1.827 m.) et du Ventoux (1.912 m.), elle présente une altitude moyenne de 400 à 600 m. dans les gradins de Forcalquier et de 700 à 1.000 m. dans le Pays d'Albion.

C'est dans cette zone que se trouve réalisé au maximum " l'élément commun, le plus tyrannique, celui qui marque le mieux les Préalpes du Sud de son influence, nous voulons dire le climat ".

Ce climat est fortement marqué par le régime des vents le mistral, le seguin, le marin et la tramontane. L'influence des vents secs est prépondérante, d'où un véritable balayage de l'atmosphère favorisant l'intensité de l'ensoleillement, la luminosité de l'atmosphère et le faible degré hygrométrique de l'air ; d'où une sécheresse intense, encore accentuée par la porosité des terrains calcaires.

Des chiffres pourraient illustrer ces généralités, aujourd'hui admises de tous. On pourra trouver ces chiffres dans les comptes rendus des observations météorologiques faites à Forcalquier ou à l'Observatoire de St-Michel, et notamment dans un rapport de M. Danjon, membre de l'Institut, Directeur de l'Observatoire de Paris, paru dans " L'Astronomie " en avril 1929.

Il nous faut encore mentionner deux éléments importants :si l'absence d'usines ou de voies ferrées, la rareté des véhicules font qu'il n'y a d'abord pas de poussières ni de gaz délétères dans l'air. Mais il est un autre élément que je crois essentiel : c'est la multitude de ces plantes bienfaisantes qui, selon l'expression de Léon Binet, membre de l'Institut, " rendent la vie plus longue et meilleure ". Elles abondent chez nous, et partout. Les " harmas " sont le royaume de la lavande, du thym, de la sauge, de la sarriette, de la menthe et de nombreuses autres labiées.

Une mystérieuse association du sol aride et du soleil ardent, fournit ces essences qui embaument l'air et lui donnent des propriétés balsamiques que l'on ne retrouve nulle part ailleurs.

Il en est de même de tout ce qui vient sur cette terre privilégiée de Haute-Provence : miel, vin, olives, fruits, gibier : tout est plus capiteux ou raffiné. L'air lui-même est plus riche en oxygène, plus léger qu'ailleurs. " Il nous grise ", disent ceux qui viennent ici pour la première fois. Après une " réaction " parfois vive, l'organisme en est régénéré. Sa siccité le rend supportable même sous les plus fortes chaleurs.

L'Administration a reconnu les qualités exceptionnelles de ce climat, par l'implantation à St-Michel de l'Observatoire National de Haute-Provence, qui est aujourd'hui l'un des mieux équipés du monde et par l'insertion dans les directives du Plan d'importantes mesures en faveur du tourisme social et du climatisme. Nous ne saurions mieux terminer qu'en citant le J. 0. du 14 Janvier 1961, arrêtant le Plan de développement économique et social pour la Provence et la Côte d'Azur :

" La concentration sur cette région (des Alpes de Lumière), qui doit devenir un Parc de santé français, d'investissements de caractère national est justifiée par la qualité exceptionnelle d'ensoleillement, de sécheresse de l'air et d'altitude... C'est ainsi que la région de Forcalquier a une vocation de station climatique pour enfants... "

Eva Raspail ( 1963)